Le port de la basse-ville était situé en bordure du fleuve Saint-Laurent, au pied du cap Diamant. Il occupait l’espace aujourd’hui compris entre la batterie Royale et la rue Saint-Paul.
Les conditions de mouillage
Jusqu’au milieu du 19e siècle, Québec marque la fin de la navigation transatlantique et le début de la navigation fluviale.
Le port de la basse-ville est un port ouvert, où les navires s’ancrent en eaux profondes, exposés aux vents et aux marées. L’effet combiné de ces deux facteurs engendre souvent une vague courte qui rend la navigation difficile pour les petites embarcations et gêne les manœuvres des navires. Au printemps, la débâcle endommage couramment les quais et autres structures riveraines.
Quelques anses offrent un abri contre le vent et la vague, mais leur accès est limité à cause de l’inégalité du fond fluvial.
Les battures, qui s’étendent sur 200 m à certains endroits, se composent généralement de sable déposé sur un niveau de schiste semblable à celui de la falaise. À l’origine, le port est donc pourvu de points d’échouage où les embarcations à faible tirant d’eau peuvent accoster. La grève sert aussi à la circulation des résidants et des marchandises.
Port de la basse-ville
Îlot Hunt : Salubrité des battures aux 17e et 18e siècles
Marché Finlay : Un accès privilégié à la pointe de Québec
L’aménagement du port durant le Régime français
La ville basse se développe au 17e siècle sur l’étroite bande de terre disponible entre la falaise et le rivage.
Les premiers aménagements portuaires répondent à plusieurs nécessités. D’une part, les autorités coloniales désirent agrandir l’espace habitable et fortifier la ville. D’autre part, grâce à la construction d’enclos et de quais, les riverains s’approprient le front fluvial et l’utilisent à des fins commerciales et résidentielles.
Les fouilles archéologiques effectuées à la maison de Guillaume Pagé dit Carcy, bâtie entre 1695 et 1713, montrent une évolution des berges semblable à celle de l’îlot Hunt. Des vestiges de quais en pierre ont été découverts du côté du fleuve et au nord de l’emplacement. Tout comme pour les quais De La Chesnaye et De Comporté, des renforts étaient disposés dans les coins intérieurs pour consolider les murs.
L’attribution de nouveaux lots de grève vers 1750 permettra de compléter le front portuaire devant les maisons Estèbe, Imbert et Levasseur.
Port de la basse-ville : Batteries Royale, Dauphine et de la pointe à Carcy
Îlot Hunt : Batterie Dauphine
Évolution du front portuaire sous le Régime français.
Plan Ville de Québec.
Le port colonial britannique
Au début du Régime anglais, on répare les quais abîmés par les bombardements. Les batteries de canons disparaissent bientôt du paysage. On assiste ensuite à des transformations d’envergure.
Les installations du port colonial britannique sont avant tout commerciales. Le quai Lymburner, établi sur la pointe à Carcy, en est un exemple. Les travaux débutent après 1780 avec la construction d’un quai de 57 m de longueur qui délimite un bassin ouvert. Au tournant du 19e siècle, deux jetées s’ajoutent, l’une pointant vers le sud-est et l’autre vers le nord-est. L’ensemble prend la forme d’un Y.
Des éléments du premier quai et de la jetée sud-est ont été mis au jour. Le premier quai se composait de caissons de rondins assemblés à l’aide de chevilles de bois et remplis de terre et de pierre. La jetée sud-est révèle une construction soignée. Ses côtés étaient constitués par une maçonnerie de pierres sèches de 2 m d’épaisseur recouverte d’un parement de bois sur la face externe; des tirants de bois maintenaient l’ouvrage en place.
Le quai Lymburner ne servait pas tant à gagner du terrain sur le fleuve qu’à faciliter l’accostage et à écourter l’attente entre les marées.
Îlot Hunt
Marché Finlay
Le quai Lymburner, en forme de Y, est situé à l’extrême nord du port de la basse-ville.
William Hall, 1804, Bibliothèque et Archives Canada, NMC-19308.
Vestiges de la jetée sud-est.
Dessin Ville de Québec.