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Patrimoine

L’archéologie à Québec

Séminaire de Québec

Pour répondre adéquatement à sa vocation, le Séminaire devait disposer de plusieurs édifices, allant de la boulangerie à la chapelle. Les historiens ont tenté de retracer l’évolution de l’ensemble architectural en se basant sur la documentation historique. Les découvertes archéologiques permettent cependant de proposer une réinterprétation de cette évolution.

Évolution architecturale du Séminaire de Québec

Maquettes de l’évolution du site du Séminaire

Séminaire de Québec

Site du Séminaire de Québec.

Plan Ville de Québec.

Édifice du Petit Séminaire et aile de la Procure : les pavillons nord

Les vestiges mis au jour dans l’angle formé par l’aile de la Procure et la tour des Nords montrent qu’initialement l’édifice du Petit Séminaire et l’aile de la Procure ne faisaient qu’un.

La maçonnerie, les dimensions, la présence de fenêtres à ébrasement et la distribution des ouvertures indiquent que l’aile de la Procure joignait la partie centrale de l’édifice du Petit Séminaire. L’aile se terminait donc en T au nord, alors qu’elle adoptait la forme d’un L au sud. La structure dégagée constituait les fondations du pavillon nord-ouest.

L’abondance d’ardoises confirme que le toit mansardé était couvert de ce matériau avant l’incendie de 1701.

Le pavillon nord-ouest a été détruit par les bombardements de 1759. Il est demeuré en ruine jusqu’à la remise en état de la cour après l’incendie de 1772.

Séminaire de Québec : Le Séminaire en ruine

Séminaire de Québec : De l’eau et des déchets

Façade nord de l’aile de la Procure. L’édifice du Petit Séminaire constitue la partie en retrait. Un étage a été ajouté au 19e siècle.

Photographie Ville de Québec.

Le pavillon sud-est

Les travaux archéologiques effectués au sud de l’aile de la Procure ont révélé qu’une fenêtre du pavillon sud-est était autrefois une porte donnant sur les jardins. Un peu plus à l’ouest, un soupirail condamné était encore garni de son étripe-chat.

Du côté des jardins, une assise de pierre pourrait appartenir au socle de la croix élevée pour commémorer les exploits du marquis Alexandre de Prouville de Tracy au pays des Iroquois en 1665 et 1666.

Séminaire de Québec : Jardins et champs à la haute-ville

Porte transformée en fenêtre du pavillon sud-est de l’aile de la Procure.

Photographie Ville de Québec.



Le Séminaire en 1685. L’aile des Parloirs n’est pas encore construite. Un corridor relie l’aile de la Procure et la cathédrale. À noter, la croix de Tracy et une glacière.

Robert de Villeneuve, Détail du Plan de la ville et chasteau de Québec, fait en 1685, Archives nationales d'outre-mer, France, FR CAOM 3DFC349B.

Le Séminaire vers 1692. L’aile des Parloirs n’est toujours pas construite. À noter, la glacière, la fontaine et la mare à proximité ainsi que les fortifications projetées (en jaune).

 

Robert de Villeneuve, détail du Plan de la ville de Québec en la Nouvelle France où sont marquées les ouvrages faits et a faire pour la fortification, Archives nationales d'outre-mer, France, FR CAOM 3DFC439A.

Aile des Parloirs et chapelle intérieure

On a longtemps cru que l’aile des Parloirs était l’édifice construit pour le Petit Séminaire, mais il s’agirait plutôt des « nouveaux logis ». Ces logis, élevés en 1693, étaient contemporains de la chapelle qui faisait la jonction avec l’aile de la Procure.

Au sud de l’aile des Parloirs, l’appareil des fondations est homogène, ce qui atteste que les nouveaux logis et la chapelle ont été bâtis en même temps. De ce côté, les vestiges d’un perron et du muret qui bordait l’allée donnant sur la côte de la Montagne ont également été repérés.

Dans la cour intérieure, le perron du corridor extérieur qui unissait l’aile des Parloirs et l’aile de la Procure en contournant la chapelle aurait été localisé.

Enfin, la découverte de sépultures dans la partie ouest de l’aile des Parloirs démontre qu’elle empiète sur un ancien cimetière.

Plan des vestiges

Aile de la Congrégation et chapelle extérieure

Les archéologues ont peu exploré la partie ouest de la cour intérieure. Ils ont toutefois pu identifier les vestiges d’une cage d’escalier reliant les nouveaux logis aux petits parloirs, situés à l’emplacement de l’aile de la Congrégation, et la sacristie de l’ancienne chapelle extérieure.

Ils ont également relevé des traces de l’agrandissement des ailes des Parloirs et de la Congrégation, réalisé en 1822 et 1823, ainsi que d’une cage d’escalier construite à cette occasion à l’angle sud-est de la chapelle.

Bâtiment secondaire nord

Une partie des fondations et du mur de refend du bâtiment secondaire qui fermait la cour au nord a été mise au jour. Cette construction de charpente, détruite lors des bombardements de 1759, a fait place à une réserve à bois de chauffage.

Séminaire de Québec : Le Séminaire en ruine

Le Séminaire en 1693. L’aile des Parloirs apparaît sur ce plan. La chapelle intérieure et le bâtiment secondaire nord sont illustrés par des zones ponctuées, qui représentent des bâtiments non achevés. En P, des jardins; en O, des friches; en 5, une batterie de quatre canons.

Détail du Plan de la ville de Québec, capitale de la Nouvelle-France, levé au mois de Septembre 1693, Archives nationales d'outre-mer, France, FR CAOM 3DFC356B.

Le Séminaire en 1709. En 8, la batterie. À noter, le corridor longeant l’aile des Parloirs dans la cour intérieure (1694) et la cage d’escalier à son extrémité ouest.

Jacques Levasseur de Néré, détail du Plan de la ville de Québec, 1709, Archives nationales d'outre-mer, France, FR CAOM 3DFC375A.

Le Séminaire en 1714. À noter, la première représentation connue du puits de la cour intérieure et des petits parloirs, à l’emplacement de l’aile de la Congrégation actuelle. Le plan mentionne une houblonnière, un verger, un terrain vague inculte ne produisant que des chardons, une ménagerie et la batterie du clergé.

Plan du séminaire de Kebec en Canada 1714, Archives nationales d'outre-mer, France, FR CAOM 3DFC389C.

Le Séminaire de Québec en 1716. En C, la batterie du Clergé.

Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry, détail du Plan de la Ville de Québec, Capitale du Canada, 15 octobre 1716, Archives nationales d'outre-mer, France, FR CAOM 3DFC395B.

La cour de récréation

Après la Conquête, le Séminaire prend la relève de l’enseignement offert au Collège des Jésuites. La cour, qui était un lieu utilitaire, est de plus en plus fréquentée et acquiert une vocation récréative.

Quantité d’objets y ont été perdus : guimbardes, toupies, billes, jetons, boucles de chaussure ou de ceinture, boutons, encriers, fragments de pipes.

L’auteur Philippe Aubert de Gaspé, qui a étudié au Séminaire de 1798 à 1804, mentionne dans ses Mémoires que l’usage de la pipe était formellement interdit aux élèves et que ses compagnons et lui s’étaient ménagé une cachette pour fumer dans la réserve à bois de chauffage. Ce récit est confirmé par l’archéologie, puisqu’une concentration de menus objets a été repérée à cet endroit. S’y trouvaient des boutons, des boucles de chaussure, une branche de compas, un couteau de poche et plusieurs fragments de pipes.

Après 1820, la vocation récréative de la cour se renforce avec la mise en place des jeux de paume, qui ont laissé des traces dans la cour intérieure et dans le stationnement des Remparts.

Séminaire de Québec : De l’eau et des déchets

Guimbarde en laiton.

Séminaire de Québec, collections archéologiques de la Ville de Québec, photographie Ville de Québec.

Toupie en os, cour du Vieux-Séminaire, 1760-1820.

Séminaire de Québec, collections archéologiques de la Ville de Québec, photographie Ville de Québec.

Billes en terre cuite, cour du Vieux-Séminaire, 18e siècle.

Séminaire de Québec, collections archéologiques de la Ville de Québec, photographie Ville de Québec.

Attache décorative ou broche de vêtement en métal cuivreux, cour du Vieux-Séminaire, 18e siècle.

Séminaire de Québec, collections archéologiques de la Ville de Québec, photographie Ville de Québec.

Boucles de ceinture et de chaussure en laiton, cour du Vieux-Séminaire, 18e siècle.

Séminaire de Québec, collections archéologiques de la Ville de Québec, photographie Ville de Québec.

Boutons en laiton et en verre, cour du Vieux-Séminaire, 18e siècle.

Séminaire de Québec, collections archéologiques de la Ville de Québec, photographie Ville de Québec.

Petit poisson en nacre, cour du Vieux-Séminaire, 18e siècle.

Séminaire de Québec, collections archéologiques de la Ville de Québec, photographie Ville de Québec.

Branche de compas en métal cuivreux, cour du Vieux-Séminaire, 18e siècle.

Séminaire de Québec, collections archéologiques de la Ville de Québec, photographie Ville de Québec.

Fragments de pipes en terre cuite fine, cour du Vieux-Séminaire, 18e siècle.

Séminaire de Québec, collections archéologiques de la Ville de Québec, photographie Ville de Québec.

Bouteille d’encre en grès et encriers en verre, cour du Vieux-Séminaire, 19e siècle.

Séminaire de Québec, collections archéologiques de la Ville de Québec, photographie Brigitte Ostiguy.

La bouteille d’encre porte la marque ENCRE JAPONAISE N. ANTOINE ET FILS. L’entreprise parisienne Antoine a ouvert ses portes en 1840.

Séminaire de Québec, collections archéologiques de la Ville de Québec, photographie Ville de Québec.

Bouteille de parfum, cour du Vieux-Séminaire, 19e siècle.

Séminaire de Québec, collections archéologiques de la Ville de Québec, photographie Ville de Québec.

Marque Lubin Parfumeur Paris sur la bouteille précédente. La parfumerie Lubin, fondée en 1798, existe toujours.

Séminaire de Québec, collections archéologiques de la Ville de Québec, photographie Ville de Québec.

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